Dans un wagon, un homme et une femme ont une destination. Ils sont en face d’un dessinateur. 3 imaginaires. Chacun pourrait se raconter une histoire sur l’autre.
Bon, qu’est-ce que je décide aujourd’hui ? J’avais envie d’être peinard pour dessiner et en voilà deux qui viennent bouffer mon espace Je les envoie bouler ? Je m’enferme dans ma caverne et je les ignore ? Non, tiens, on va voir… je vais les croquer. Finalement, j’ai de la chance, je vais me servir d’eux. Je vais faire semblant de dessiner et je vais faire durer ça suffisamment longtemps pour les intriguer. Puis je m’arrêterai et je déjeunerai.
Voyons voyons si j’arrive à les amener à commencer à me parler au moment où je l’aurais décidé.
Tiens, on dira qu’il faudrait qu’ils me parlent quand j’aurai transformé la Une de l’Equipe. Voilà, on y est presque… Bingo ! ça marche à tous les coups !
C’est marrant leur histoire de tournage. C’est vrai, quand on y pense, on n’a pas l’occasion de faire cette expérience tous les jours. Je comprends que cela les intrigue. Ah, j’ai une idée, je vais manœuvrer pour leur donner envie de savoir que je suis mais je ne leur donnerai pas mon nom.
Ah, zut, le train s’arrête. Là, ça va être difficile de ne pas être carrément désagréable à refuser de leur faire savoir qui je suis si on reste en rade trop longtemps !
Allez, le train, repart… repart… sinon je vais perdre à mon petit jeu et je déteste perdre… et ça m’ennuierait qu’ils voient ça… On repart, je vais gagner… j’ai gagné !
Ouais, dommage, en fait ils sont vraiment sympas, j’aurais bien poursuivi un peu… Et si je les avis suffisamment intrigués pour qu’ils aient envie de me contacter. Je n’y peux plus rien maintenant, c’est trop tard. Je suis le roi des cons doublé du roi des prétentieux. Me voilà maintenant telle une belle éconduite à devoir attendre qu’ils osent faire le prochain pas. Je n’ai plus qu’à attendre, telle une âme perdue sur un quai de gare.
Atelier d’écriture du samedi matin : Au fil des mots et des couleurs