Exprimer la spirale en se laissant porter par la musique. Raconter cette expérience de peinture.

La la la, valse et balance, lance, vole vole, je m’envole et survole, je m’échappe, me rattrape, m’abandonne et ronronne. Tourbillonne, Ali baba me voilà, de jarre en jarre bondissante, au pays du tout permis. Je pille et me pare des atours de la reine ; comme le fou je tintinnabule.
Dans la surchauffe de la transe je m’évapore pour renaître éléphant d’Inde sous Maharadja. De l’une à l’autre il n’y a qu’un pas et me voilà. Pas lourd et pesant soudain flottant. Coussin de velours, soieries étincelantes, mes poils rêches découvrent la caresse des notes qui dégringolent. A terre elles se redressent pour se lancer dans une gigue folle entraînant dans leur sillage la fille de l’été.
Chaude, généreuse, lumineuse, elle offre sa grâce au bal des siamois qui sans comprendre se mettent à se trémousser et donner le rythme du pied.
Nous y voilà dans la cour du roi. Mais avant cela un petit tour, ça vaut le détour, par le rallye de la petite bourgeoisie. Frisson d’adolescence, premiers émois, baisers volés, déclarations enflammées, étreintes coupables, parents gentiment muets ou eux aussi bien alcoolisés.
Retour chez le roi. Mozart se meurt, Mozart est mort. Et Louis ?
Cellule de dégrisement. Ça ne dure qu’un temps. Pas si longtemps. Juste le temps d’un souffle qui reprend son souffle pour s’ouvrir encore. Il ramasse en son cœur les puissantes fragrances d’un morceau de bonheur qu’il va poser là. Puis ailleurs.
Et la mélodie du corps reprend son élan pour encore un moment. Doigts, poignets, coudes, épaules, pieds, jambes et popotins sans oublier le bout du nez, c’est maintenant ou jamais, laissez-vous aller.