Imaginer un chat, s’imaginer dans sa peau, décrire ce qu’il ressent.
J’ai mal, je suis perdu, j’ai faim. Le soleil me brûle la peau. Où est passé le tapis si doux pour poser mes pattes ? Ça pue. Moi-même je pue. Mais comment suis-je arrivé là ? Tout autour de moi c’est laid. Que des ruines, des déchets. Maman, où es-tu ? Quand viendras-tu lécher mon pelage pour le faire briller à nouveau ? Je sens que je suis envahi par la vermine. J’ai tellement besoin de tes caresses. J’ai soif. Pouah, quelle horreur cette eau croupie. Et eux, là, qui me prennent en photo. Ils trouvent ça beau un chat noir, seul, famélique, boitillant. Ce sont mes yeux verts brillants qui les fascinent ?
Je me déteste. J’ai tellement mal à l’épaule que je ne peux pas m’empêcher de geindre. Je vais donc mourir là, tout sel, perdu et pourrir à mon tour comme tout ce qui m’entoure ? Les mouches vertes auront vite fait de s’attaquer à moi. En quelques heures je n’existerai plus. Il ne restera rien de mon beau pelage si doux. Ni de ma douleur non plus. Est-ce qu’elle les contaminera aussi ces mouches ? A leur tour, les articulations de leurs ailes deviendront douloureuses et elles ne demanderont plus qu’à laisser tomber la partie ?
Atelier d’écriture du samedi matin : Au fil des mots et des couleurs