Je sais que rien ne sera jamais pire que ce jour où tu es parti
Je sais que le chagrin, ça s’en va et ça revient, et que jamais on ne s’en débarrasse
Je sais que je ne peux pas m’empêcher de dévorer la plaque entière de chocolat comme si je ne devais plus jamais avoir la possibilité d’en croquer à nouveau
Je sais qu’il il eut un soir, il y eut un matin et entre les deux une grande nuit sans sommeil pour réinventer ma vie
Je sais que la boulangère ne me reconnaîtra jamais même si elle compte sur moi tous les matins depuis 20 ans
Je sais que quelque part tu m’attends
Je sais aussi que nous ne retrouverons peut-être pas et pourtant je sais que toujours j’espère
Je sais que la terre tourne et que je ne tomberai pas même si j’ai la tête en bas
Je sais que ce n’est pas pour ça que ma tête tourne mais parce que j’ai trop bu de vin
Je sais que je suis toute petite en face de toi et tellement grande en face de lui et je ne sais pas pourquoi
Je sais que le chien aboie, que la vache meugle et que le paysan se rassure de cette mélodie
Je sais que le silence inquiète et nous fait pressentir la fin d’un monde
Je sais que la coccinelle est rouge avec des points noirs mais que ton écharpe rouge avec des points noirs n’est pas une coccinelle
Je sais que tu soupires à chacune de mes remarques et que tu t’inquiètes si elles ne viennent pas
Je sais que mon sourire change ta journée
Je sais que tu aimerais me jeter par la fenêtre alors je guette appuyée au chambranle le moment où tu sortiras de tes gonds
Je sais que la fleur pousse jusqu’au moment où tu la cueilles
Je sais que je boirais trop à ton anniversaire alors que je me suis jurée de rester à l’eau
Je sais que le rire est le meilleur remède à la tristesse et pourtant jamais je ne ris quand je suis triste
Je sais que les pierres ne sont pas tristes et qu’elles roulent dans le torrent dans un grand éclat de rire
Je sais que tous les chemins ne mènent pas à Rome car la cité de l’Ermitage est une impasse
Je sais que tu en meurs d’envie mais que tu n’oseras jamais
Je sais qu’avant de mourir j’aimerais vivre
Je sais que tu es parti sans comprendre et j’aimerais comprendre pourquoi
Je sais que si je le décide tout va bien
Je sais que si je le décide tout va mal
Je sais que je ne sais pas quoi décider
Et la consigne était : A partir de l’exemple donné par quelques passages du livre Je sais de Ito Naga, laissez-vous porter par vos « je sais »
Atelier d’écriture du samedi matin : Au fil des mots et des couleurs