
Enfin, elle part enfin. Je dors. Regarde, je dors. Non, je ne t’entends pas. Juste je vois derrière mes paupières fermées. Je vois ta culotte en dentelle qui vient couvrir tes fesses fermes. La même que le jour où l’on s’est rencontrés. Cette dentelle aujourd’hui fanée. Elle aussi s’est lassée. Et le grain de beauté légèrement à droite de ta chute de rein, toujours là, sexy. Inutile.
Et tes seins, petits et ronds. Ils se tiennent haut, tétons pointés droit devant. No bra. Mais moi je dors tu vois et toi tu t’en vas. Pourquoi pas ? C’est ton droit. Je ne te vois pas, je ne t’entends pas. Je te devine qui hurle à l’intérieur de toi « Rejoins-moi ». Surtout pas. Je suis fatigué, tu ne le vois pas ? La femme trop forte que tu es est déjà loin de moi.
Ne m’attends pas. Ne m’attends plus. Je ne veux plus jamais courir derrière toi. Retourne-toi. Tu vois bien, je ne suis plus là. Largué. J’ai largué les amarres pour dériver loin de toi. Je ne veux pas m’épuiser pour toi. Ma vie ce n’est pas ça. Elle viendra celle qui m’aimera ici. Là. Ce n’est pas toi.
Regarde-moi. Déjà ton souvenir s’efface en moi. Ne reste pas là. Ça n’en finit pas. Remonte ton jean et couvre tes seins de ce pull blanc qui ne te va pas. Pars, dépêche-toi. Je n’ai plus besoin de toi, laisse-moi. Non tu ne me quittes pas. Je t’abandonne, je ne veux plus de toi. Dégage de là. Voilà, le rouge sur tes lèvres parle plus que toi. Elles saignent et ton cœur ne le sait pas. La porte claque. Te voilà partie. Tu n’es plus chez toi. Enfin seul chez moi. Seul avec moi. Tu me manques déjà. Pourquoi n’es-tu plus là ? J’ai envie de toi. Et pourtant je sais qu’il y en aura bientôt une autre là. Ce sera très bien comme ça. Va, et surtout, remplace-moi. Ne m’attends pas. Je me repose, je me sens enfin bien, posé là. Je rêve déjà à d’autres bras, d’autres bas, d’autres toi.
Atelier d’écriture Kikka Auteure. Thème : A partir d’une photo, laisser venir…