Vulnérable

Grand mot de la rentrée. Gros mot de la rentrée ?

Vulnérable. Terreur de celui qui n’a jamais bu le bouillon,

Mépris du puissant sur l’habit du souillon.

Gorge serrée, souffle court, pour qui n’a jamais flirté avec ses frissons,

Pour qui n’a jamais étreint ses trous noirs.

Au plus profond de nos entrailles et de nos âmes,

Se terre la peur. Celle de la chute. Celle de l’oubli.

L’effondrement. Celui dont on ne se relève pas, celui de la honte, celui de la misère.

Un souffle, tout s’envole, c’est fini.

Quel confort asphyxie notre pensée pour mépriser celui qui souffre ?

Quelle amnésie collective efface notre histoire et ses héros du quotidien ?

Quelle mémoire d’une souffrance héritée paralyse notre espérance ?

Humains, qui sommes-nous pour oublier la confiance ?

Vulnérable.

Mot qui raconte. Une fragilité, un chemin, un combat, un courage, une souffrance, une résistance.

Mot qui oblige. Compréhension, acceptation, protection, solidarité. Humanité.

Mot qui construit. Arme pour celui qui a vécu l’odieux et en est revenu,

Trésor du phénix resplendissant. Pierre philosophale.

Tous vulnérables. Un jour peut-être ce sera ton tour, le mien est déjà venu.

Ne crains rien, nous serons tous là.

Vulnérable, le mot responsable de la rentrée.