
J’ai toujours détesté la Toussaint et son lendemain, le jour des morts. Voilà bien un jour de vacances que j’aurais abandonné avec plaisir. La corvée du cimetière, les mines sinistres, tous ces vieux morts qu’il faut encore pleurer. Pourquoi ne pas juste les laisser se reposer ? Après tout, ils sont partis à leur tour. L’immortalité n’étant pas de ce monde, mourir est donc juste et normal après tout.
Oui mais non. Il y eut ce jour où j’ai compris que la mort pouvait être injuste, contraire à l’ordre des choses, intolérable.
Et j’ai continué à détester les mines sinistres de Toussaint. Cette journée n’était définitivement pas la mienne si elle devait être un moment de souffrance. Car au fil des années j’ai compris à quel point, comme tant d’autres journées de célébration d’un fragment de notre humanité, la Toussaint est une moment collectif essentiel de partage de ce qui nous rend tous égaux. Oui, aucun de nous ne travers la vie sans connaitre la perte et le temps long du deuil. Le souvenir, célébration de tous ceux qui nous ont appris à aimer, est une matière vivante qui nourrit cette route. Le deuil est un chemin d’amour, de transmission et de célébration.
La Toussaint vient nous dire que le moment est venu de rendre grâce à ceux qui nous ont construit plutôt que de maudire la mort. Ce jour de Toussaint désacralise la mort sans la nier. C’est une part de la vie à apprivoiser.
L’inconcevable merci est un merci de lucidité qui ne nie pas la souffrance mais choisit de ne pas s’y laisser enfermer. Un merci comme choix de vie.
L’inconcevable merci – Le roman
Prochaines rencontres/discussions :
Jeudi 6 novembre 2025 à 19h : COMPLET
Lundi 17 novembre à 19h : Librairie l’Atelier 2 bis rue du Jourdain 75 020 Paris (entrée libre)
Samedi 22 novembre à 17h : La Vagabonde, 122 rue de Bagnolet, 75 020 Paris – (entrée libre) : https://lavagabonde.eu/evenement/zoom-deuil-mot-manquant/. La présentation du roman L’inconcevable merci. sera précédée et suivie d’une représentation théâtrale (Billets : https://my.weezevent.com/focus-spectacle-mot-manquant-francois-godard)