Toi, mon amie si triste

La période joyeuse des fêtes sera bientôt terminée. Elle a hâte. Aucune joie pour elle. Perdue dans ces réjouissances comme le serait un esquimau dans la jungle. Plus seule et plus incomprise encore. Il ne restera plus que le froid et la nuit dans le silence. Sa solitude et son immense chagrin pourront reprendre leur place.

Elle sentait les regards impuissants de sa famille, de ses amis, des habitants du quartier où tous la connaissaient. Certains osaient à peine un mot du bout des lèvres, la voix tremblante. Peur de faire une gaffe, peur de la voir s’effondrer… Et d’autres, silencieux, s’installaient à ses côtés, prenaient sa main pour diffuser la chaleur de leur présence. Sans rien dire. Juste pour être là.

L’inconcevable merci. Saison 3 – Episode 9 – L’aimant – Compassion
« J’ai tellement envie de te prendre dans mes bras. C’est possible pour toi ?
J’avance d’un pas. Je me tiens droit devant toi, pas raide mais solide. Je tends mes mains vers toi. Tu les prendras ? J’avance encore d’un pas. J’ouvre mes bras. Tu ne bouges pas. Tu me regardes. Deux larmes coulent le long de tes joues. Même un tout petit pas c’est encore trop pour toi. Tu as mal. La diagonale du fou ? Une balade quand on remonte de là d’où tu viens. Alors j’avance encore. Un pas, puis un autre. Je te prends dans mes bras. Tu appuies ta tête sur mon épaule et tu pleures. Tes sanglots me déchirent. J’espère seulement que tu ne sens pas les larmes qui montent maintenant en moi. Je suis là. Je ne pleure pas ton enfant que je ne connaissais pas. Je viens partager ta peine avec toi pour en emporter un petit peu avec moi. Je ferme les yeux un instant et je me transporte en toi pour la porter avec toi. Ça fait atrocement mal et je sais pourtant que ce n’est rien à côté de ce que tu ressens à cet instant. Prends mon air, je voudrais te raconter la douceur et apaiser ta douleur. »

L’inconcevable merci est un roman choral qui raconte le parcours de 9 personnages tous impactés par l’onde de choc du décès d’un enfant. Chacun depuis sa place raconte sa peine et sa douleur de rester sans ressource face à l’absurde, son impuissance ou ce qu’il a trouvé pour accompagner le chagrin de « ceux qui restent », son lien avec l’absent qui se transforme pour aller, à son rythme, vers son nouveau lendemain. Jusqu’à la lumière qui revient lentement comme les jours finiront par s’allonger au retour du printemps.

Extrait de la préface de Christophe Fauré
« L’auteure, dans ce premier livre d’une rare intensité, ose faire entendre ce que si peu de voix parviennent à dire : le tumulte, la sidération, le vertige insondable que provoque la mort d’un enfant.

Dans ce récit à plusieurs voix, celle de l’enfant, celle de sa mère, celles de ses proches, ce n’est pas seulement une histoire personnelle que l’on découvre. C’est un appel à ne pas détourner les yeux face à la perte, à ne pas céder à la tentation du silence ou du retrait, mais, bien au contraire, à oser dire, oser pleurer, oser aimer jusqu’au bout. Ce livre est inspirant car il invite à manifester l’authenticité de la peine, avec une douceur et une dignité qui trouveront écho chez de nombreux parents blessés. Et bien au-delà des parents, car il prend le sujet du deuil à bras le corps qu’on soit une sœur, une grand-mère, une cousine, un ami, un prof, une vague connaissance… »

L’inconcevable merci paru chez L’éditeur à part.
En vente dans toutes les librairies.

Rencontre littéraire à la Librairie L’atelier, Paris 20ème

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